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Alain Lasverne.

Alain Lasverne.

petits pas, obstinations diverses


Publié depuis Eklablog

Publié par alainLasverne sur 30 Avril 2025, 14:11pm

« Je » (suis) un poète contemporain vient de naître comme série. En voilà la teneur, la raison, ou plutôt l’envie profonde.
Je est un autre enfoncé dans la vase du présent. Les mots exorcisent sa peur, son affaissement. Poète, pourquoi, comment ?… La question est mal posée par la prêtrise d’une rationalité en faillite. Dos aux mur. Contemporain, je suis là, je vois, je vis comme je meurs. Je cueille des fleurs fanées, je cultive des arbres de plastique avec soin.

 

 

je suis un poète contemporain qui voit l’ombre au creux des lumières artificielles

neigent déjà les cendres du monde ancien

Orphée a su ce qu’il perdait à vouloir serrer le lien autour du don

dans son terreau putride s’enfonce à chaque mouvement le monde

les yeux fouillent savoirs et magies

le vide d’une unique certitude s’ouvre

même plus Orphée nous sommes là jetés

chacun de nos pas éteint une lueur

les girouettes d’acier perchées sur leurs monuments

ne désignent que l’ombre

 

dans les cendres je dessine un corps

j’attends ceux qui viendront le hanter

le faire vivre enfin

alors il se lèvera droit comme l’aube

alors sonneront les horloges

d’un temps dont je n’ai pas la clé

avec eux il s’en ira

aucune chaîne aucun coffre aucune dîme

ne le retiendront

il partira ancré dans une seule certitude

ne pas se retourner

sur la neige les cendres et ceux qui savaient

 

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Commenter cet article
B
J'ai toujours en moi la phrase de Martin Luther : Si l'on m'apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier.
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A
C'est beau.
B
Toutes les générations (depuis environ au moins 4 générations en partant de la mienne) ont pu se sentir comme quittant un monde ancien pour un nouveau monde inquiétant, tous ont voulu se retourner, c'est le SEL de la vie qui semblait disparaître à leurs yeux, ou leur vie qui se transformait en sel ? Va savoir<br /> <br /> Je viens de publier une critique d'un album BD fait par un ami, qui parle de ces mondes qui ne sont plus que ruines, ces mondes disparus<br /> <br /> https://fredericbaylot.wordpress.com/2025/04/30/ce-quil-reste-de-nous-jacques-terpant-futuropolis-2025/
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A
Je souhaitait plutôt transmettre l'idée qu'il fallait rompre "ne pas se retourner" comme Orphée l'a malheureusement tenté. Je comprends très bien et ressens ta nostalgie, et tu l'exprimes de manière très vivante dans ta recension du bouquin de J. Terpant. Mais je pense que le monde actuel n'est pas sauvable, trop de problèmes corrélés - voir ce que disent les collapsologues - et impossible de revenir en arrière. La marche arrière est anthitétique du capitalisme et de la techno-science. Il faut à mon avis abandonner et/ou briser ce monde foutu et en faire un autre, en commençant par une autre façon de voir le monde, littéralement une autre métaphysique. C'est pas gagné...

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