• La France 2 Le Pen II - En déroulant le fil des homologies

     

    Si les médias audio-visuels, notamment, écartent systématiquement la Gauche, ou lui tendent des traquenards, c'est peut-être que leurs valeurs se sont alignées sur celles qu'incarne l'extrême-droite. Déroulé des homologies possibles.

     

     

    La France 2 Le Pen II - En déroulant le fil des homologies

     

    La France 2 Le Pen II - En déroulant le fil des homologies'extrême-droite est obsessionnelle. C'est toujours le « rouge », le communisme qui va piquer l'argent de tous (les fortunés), le « rouge » qui va emprisonner toute création (au service du Marché), araser le monde (des cartels et des lobbies). L'ennemi demeure depuis les cent familles, le « collectivisme ». Elle adore se fabriquer un danger extérieur (le migrant), un loup au coin du bois (le communiste), se faire et nous faire peur pour le compte des classes aisées, finalement. Les profits des multinationales du sécuritaire (industries d'armement ou de construction) vont profiter et du refoulement et de l'accueil des migrants. Le parti exagérant, exaspérant les peurs, dopera les bénéfices.
    Charité bien ordonnée, l'extrême-droite, malgré ses discours « anti-système » aspire violemment à y entrer. Voir les anciens d'Occident devenus les plus conservateurs alliés des privilégiés – Madelin, Longuet autres Gloasguen et tant d'autres discrètement poussant la porte et volontiers accueillis. Quand elle n'est pas depuis toujours une grande bourgeoise dans les dix, sinon les 1% de privilégiés, comme Marine le Pen et son clan.

     

     

     

    Les priorité, les pivots de cette extrême-droite sont facilement transposables en termes d'audio-visuel. Les valeurs qui règnent dans ce petit milieu si influent et si auto-centré sont, en effet, très similaires, semble-t-il.
    Média public ou privé, puisque les gouvernements successifs se sont astreints à étendre partout, et d'abord dans l'esprit des journalistes, programmateurs et autres responsables, la prééminence du Marché, la fin du service public et de ses valeurs républicaines.
    On ne s'étonnera donc pas qu'on y exalte sans cesse l'entreprise privée, qu'on y fasse référence/révérence permanente à l'argent et la beauté sophistiquée (glamour), c'est-à-dire entretenue – à tous les sens du terme – par l'argent, comme un signe de qualité, d'identité.
    Corollaire, l'occultation, quand ce n'est pas le dénigrement obligé des valeurs républicaines, de la Gauche et de ses hommes, de ses programmes présentés comme sectaires, dangereux pour les libertés, potentiellement fabriquant de goulags.
    Anti-communisme toujours revisité, prôné comme une distinction, une connivence de classe qu'on affiche grassement à l'antenne (E. Brunet) ou qu'on fait émerger d'un clin d'oeil, à propos de la « dictature » cubaine, de la « plus grande démocratie du monde », les USA. On dénigrera donc, on suspectera, on refusera systématiquement de donner de l'image ou d'informer impartialement à propos de mouvements sans chef monopolisant la parole (Indignés, Nuit Debout...). Pas sérieux , dangereux toujours. Ces groupes, ces mouvements, ces collectifs – pourtant très nombreux dans le pays - nient/attaquent la prédominance de l'argent, n'est-ce pas, et on peut pas interviewer un seul porte-parole, de toute façon.
    Le CSA n'a rien fait pour enrayer cette dérive. Pire, le CSA et les politiques, sans doute « fluidifiés » comme Fillon, ont laissé le Marché faire la pluie et le beau temps. On l'a découvert avec le bradage caricatural, l'octroi gratuit d'un canal d'émission à la chaîne 23, que le PDG vendra contre quelques millions d'euros, sans que cela pose aucun problème aux CSA ni à la « représentation nationale ».

     

     

     

    Fondamentalement, il apparaît y avoir une homologie flagrante entre entre le culte du chef de l'extrême-droite et le culte des stars people, politiques, financières, etc, que pratiquent sans cesse les médias.
    C'est le culte de l'inégalité/différence singulière, positive. Ces supériorités individuelles définissent en creux des hiérarchies quasiment génétiques entre individus. Les hiérarchies sociales sont de fait légitimées, parce qu'elles ne sont que la conséquence collective des hiérarchies génétiques. Dans ce monde de la fondamentale domination, la démocratie et ses valeurs n'ont pas de place, où comme gadget, souvenir.

     

    L'argent, lui, est en quelque sorte la croix de Jésus, le marqueur et le signe concret de la validité des hiérarchies génétiques, de la légitimité du chef qui doit être le plus riche. Traduire, il est chef parce qu'il a les marqueurs génétiques du chef. S'il possède (les marqueurs), il mérite donc d'être chef. Il est donc chef – politique, financier, sportif.
    Les médias, audio-visuels notamment, instaurent et valorisent continuellement une espèce de monarchie « génétique ». Le monde est donc tel qu'il est parce qu'il y a une hiérarchie que révèle et exalte les médias, exactement comme les fans de l'extrême-droite adulent leur chef/cheffe parce qu'il/elle est ce qu'elle est, naturellement. C'est une régression sans précédent, un retour avant les premiers écrits qui montraient que l'argent et le pouvoir ne viennent pas « naturellement » justement et sont portés par l'argent, l'influence, un travail de domination permanent mené aujourd'hui par les médias dans l'esprit de l'extrême-droite.

     

     

    Cette idéologie est sans cesse matraquée par les images et la structure des infos. La structure du médium audio-visuel y participe aussi, puisqu'une chaîne de télé est uni-directionnelle, elle ne répond jamais, ne fait que donner le message sans jamais avoir de contradiction.

     

     

     

    Un éminent dirigeant syndical CGT, Lepaon, fut évincé de la direction à la suite de la révélation des frais exorbitants qu'il avait fait engager par la Centrale pour rénover son appartement, et sur les rémunérations qu'il recevait, jugés indécentes.
    Ses trésoriers expliquèrent qu'il fallait que Lepaon soit au niveau de ses interlocuteurs du Medef.
    Être au niveau, en l’occurrence, c'était montrer qu'il considérait le marqueur argent et en possédait suffisamment pour être reconnu dans le langage médias/patrons/extrême-droite, comme chef, génétiquement chef.

     


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