• En finir avec la vieille politique

     

     

    Si les configurations actuelles, déterminées et menées toujours par les mêmes "cent familles", persistent, notre France, notre monde, s'effondreront dans vingt ou trente ans. Il s'agit encore de désobéir, mieux, de résister à ceux-là qui veulent nous mener à la dictature parce qu'ils ont peur que nous disions non à la société en miettes qu'ils ont réussi à bâtir. Résister, c'est agir, mais surtout rependre notre autonomie de penser contre les médias, contre cette voix qui occulte toutes les autres, contre ce symbole, cet appel à un régime autoritaire que l'on sent programmé.

     

     

     En finir avec la vieille politique

    En finir avec la vieille politiquee ne suis qu'un amoureux du Livre, un œil poète. C'est pour ça que je me répète chaque jour que j'ai fondamentalement le droit de dire, de donner mon opinion étayée, malgré les sirènes de la Raison (d’État) qui veulent brider la Liberté, incommodées qu'elles sont par l'insolente critique qui s'y déploie, et la détestation générale manifestée à leur endroit.

     

     

     

    C'est un combat permanent. Chaque heure qui passe, un politique, un médiacrate, une célébrité viennent occuper les médias traditionnels et la presse pour vous dire quoi penser et ce qui vous est, donc, permis de faire. Dans leur immense majorité, même ceux qui sont différents du brouet ultra-libéral commun, imposent une parole exclusive. Vous ne pouvez exister face à un media. Sa fonction est de vous asservir, de vous prendre comme une chose dans son fonctionnement hyper-réel, d'imitation,de fabrication d'un fantôme plausible de vous-mêmes. Et de vous taire, donc.

     

    Vous ne serez jamais vous-même à l'ombre des médias tels qu'ils fonctionnent aujourd'hui. Hiérarchiques, impératifs, occultes et aux mains de gens qui détestent la démocratie.

     

     

     

    Les médias créent chaque jour les pattern, les schèmes mentaux structurés, qui s'implanteront dans nos têtes l'envie. L'envie et l'apparition de Macron, Hollande, Wauquiez et autres simulacres plus anciens, ou plus mineurs. La pensée performative du capitalisme, ce sont caméras et stylos qui non seulement la transportent, mais la forment. Comme la richesse, la reproduction amplifiée du capital, c'est le travail de chaque salarié qui les produit et non pas l'action de l'argent comme le braille le patron des patrons, en empochant des sommes astronomiques qui ne changent absolument rien à la débâcle de l'emploi et du travail.

     

     

     

    Les médias sont la conscience du capitalisme. Qu'est-ce-que la conscience capitaliste ? Une sublimation hiérarchique permanente. Une monarchie undercover. Les médias vous font adorer l'exploitation, ils valorisent la domination générale des salariés, la naturalisent par un simple dispositif basique, qu'ils peuvent modifier à leur grès, sans changer le duo fondamental. Et ne croyez pas que je parle des JT uniquement. Les Touche pas à mon poste, avec leur animateur qui donne en permanence le « la » de l'émission, sa « pensée », ce et ceux dont il faut ricaner ; les pages minimares du Canard Enchaîné, avec sa liste de politiques à intégrer dans le champ de vision, avec ceux qui sont critiquables mais tout de même vertueux, et ceux qui sont décidément hors de la République marchandisée et qu'il convient de châtier et mépriser grandement, avant d'ignorer ce qu'ils peuvent dire.

     

     

     

    Un plateau, un dominant qui est la voix. Un éditorial, une plume, un article, un point de vue unique. Pourquoi croyez-vous que le courrier a disparu rapidement de la Presse écrite ? Et qu'il revient – un peu – dans la presse progressiste ?...

     

    Pas d'échange, encore moins de contradiction dans le carcan médiatique. Même schéma pour la presse en ligne, à peine retouché par la possibilité de commenter, si on est abonné. Commentaire très encadré par une modération qui n'accepte que les paroles inoffensives, mieux laudatives.

     

     

     

    Les médias audio-visuels ont une puissance autre que la presse « papier ». L'image, le mouvement s'imposent bien avant et bien plus profond que le message. La parole d'une télé c'est d'abord la table/plateau, l'habit, la centralité dans l'écran, la voix, le permanent sourire SBAM du beau/de la belle présentateur/trice. Les radios misent tout sur la voix, le rythme, le temps de parole.

     

    Les médias sont le fer de lance de l'alignement sur une irréalité dite commune.

     

     

     

    Vous êtes ouvrier, vous êtes sans diplôme, vous êtes une femmes, vous êtes un enfant. Naturellement votre emploi, votre salaire, vos espérances, vos accès, vos vies, valent moins. Que quoi ? Moins, c'est tout. C''est un credo, une valeur. Le paradis qu'il désigne, même pour les confits en dévotion, comme le fut Sarkozy et aujourd'hui Macron, ne se discute pas. C'est non seulement le plus riche qui entrera le premier dans les Champs-Élysées, mais c'est le seul. Les pauvres, aux yeux de cette; secte n'ont pas de valeur, ils ne sont pas intelligents, il ne sont pas bien nés, ils ne comprennent rien au mouvement du monde, ils sont laids et sales. Ils sont des choses à animer, à remplir d'enthousiasme et de haines, d'adoration et de discipline, surtout de discipline, de peur que leur animalité ne déborde.

     

     

     

    Tout et tous comptent, dans les médias. Les vies broyées par la guerre ou le tsunami ont un coût. Naturellement, les supérieurs sont ceux que les médias désignent comme supérieurs. Et les supérieurs des supérieurs sont ceux que les médias désignent sans jamais, ou presque, les montrer. Une horde d'individus pourrait se mettre en tête d'aller directement réclamer des comptes à qui de droit, on ne sait jamais, à Rueil, au Vésinet, à Neuilly ou ailleurs.

     

    Exemptées du bilan comptable, l'horreur, la souffrance. Elles sont le cheval de Troie de la naturalisation du média. Identification au malheur, ça s'appelle. Ou au bonheur, ça dépend de l'actu. Vous êtes la femme qui a perdu son enfant, vous êtes le père atteint d'une maladie rare, vous êtes le jeune prince qui épouse une femme « du peuple », vous êtes, etc. Voilà pourquoi tous les médias, ou presque, font du voyeurisme en permanence, et particulièrement les chaînes en continu.

     

     

     

    Il y a quelque chose de monacal dans les médias : votre silence permanent plane dans leur atmosphère artificielle. Silence de mort, d'absence. Vous n'êtes jamais présent dans les médias, vous êtes par défaut, en infraction, en colère, en défection, la plupart du temps comique, moqué, faible, dénié. Votre obéissance est de droit divin. Un média ne vous interroge pas. Il pose des questions qui lui permette de vous parler, d'être vous comme lui le souhaite. Mais d'ailleurs, quelle légitimité y a-t-il à répondre à un micro, à un stylo, si ce n'est de rie-présenter, de simuler la vie, comme l'entend le média.

     

    Conseil : arrachez le micro des mains du porteur et gardez-le, faites exploser les 10 secondes qu'il ou elle vous aurait laissé.

     

     

     

    Même modèle qu'il soit parlé ou écrit. Il y a quelques mois de ça, j'ai voulu témoigner de mon mal-vivre dans un logement bruyant, bruyant parce que mal fait, vite fait, par ce genre de requin légal qu'on appelle promoteur, et des investisseurs qui n'en ont rien à faire, comme la plupart de ceux qui s'assoient autour des tables d'attribution, de gestion du logement pour semi-humains.

     

    J'ai contacté un site plutôt indépendant, plutôt dénonciateur. Ils m'ont demandé d'envoyer mon témoignage « qui serait repris, réécrit pour pouvoir être publié ». J'ai dit non.

     

    Mon écriture c'est moi, ma façon d'être, d'être libre, d'être au monde. L'écriture blanche, l'écriture journalistique, c'est l'impersonnalisation de chacun. Chaque article dans un media devrait être différent dans sa forme, et son fond. Le moule qui coule les différents dans le même, coule les personnalités diverses dans un pluriel informe, autre, représentant autre chose. Ainsi, à la base, les journalistes apprennent à se re-présenter selon la forme consacrée. Mais la forme de qui ? La forme de personne. La forme de « l'objectivité », dit-on. La forme de l'objectivité n'est que la forme sublimée de l'impératif « tu proposeras à la cible-client le produit qu'il veut lire ». Sous-entendu, tu re-proposeras la même chose que ce à quoi on l'a habitué depuis des décennies. L'objectivité est un signal pavlovien.

     

    L'objectivité n'existe pas. Parce qu'il n'y a pas de fait brut. Le regard posé sur une réalité fait naître cette réalité, une réalité singulière, c'est la physique qui nous l'a appris. Ca ne peut être entendu par Drahi, Niels, ou Bolloré. Ou part Mediapart, Le Fig, l'Obs, L'Humanité. L'objectivité est le fond de commerce et la conception du monde qui fait rentrer tout le monde à la niche, tout le temps. L'objectivité c'est la gloire des visibles, la paix des planqués, la vision du monde des autorisés.

     

    Conseil : revendiquez haut et fort votre subjectivité. Dites d'où vous parlez, qui vous êtes, quels sont vos liens et vos partenaires. C'est ça, l'objectivité. Parlez sans crainte, les gens comprendront. Si Paris-Match ou l'Obs n'acceptent pas vos règles, ignorez-les, vous ne pouvez leur faire plus de mal.

     

     

    La résignation se nourrit à la naturalité de l'exploitation. Libre et autonome, deux états de conscience, deux statuts collectifs qui ne peuvent exister en régime capitaliste.

     

    Il est urgent que vous ne pensiez pas par vous-mêmes car vous risquez de fabriquer une étincelle, une part infime d'existence qui balaierait ce que vous devez penser, peu à peu. Et ce que vous devez penser est le vecteur du consumérisme. Et ce que vous devez penser est le vecteur de la production. Ce mauvais génie est puissant et chacun de nous, tout au fond, sait combien il est mauvais de se laisser embarquer par lui. D'où les angoisses massives dans la populations, les dépressions qui ne résultent pas d'un désordre psychique personnel mais d'une désagrégation de la vitalité sociale, car l'Ordre venu d'en-haut contraint à la désagrégation, à laisser s'étioler nos liens.
    L'énergie, la valeur, le sens de vivre-ensemble en société pour un avenir aux contours communs s'effacent par la volonté de ceux d'en-haut, qu'ils soient « élus », ou simple milliardaire, on le voit aujourd'hui, à quel point ils œuvrent ensemble contre nous.

     

    Conseil : persistez dans votre rythme, laissez le travail de côté, prenez des arrêts, quittez l'autoroute. Ne croyez pas leurs lois, et surtout leurs professions de foi. Donnez votre énergie à fissurer leurs entreprises, leurs lois, leurs multiples cages et couloirs de circulation. Considérez-vous comme résistants dans un intérêt supérieur, votre Vie commune.

     

     

     

    Les médias institutionnels ne vous demandent pas, ils ne vous demandent rien, si ce n'est d'écouter dans une posture digne. Le corps étant l'esprit avant qu'il ne se croit unique.

     

    La meilleure nouvelle portée par le Net est la parole. Nous avons retrouvé un peu, parfois, pas partout, notre parole. Nous n'avons pas à être autorisés pour parler. Fini cette infantilisation permanente menées par des gens au service d'intérêts aussi divers qu'obscurs, à commencer par leur propre intérêt et leur plaisir à tenir micro, à dispenser les ordres, ou à faire le singe avec une écharpe dont ils se torchent copieusement.

     

    Conseil : donnez de la voix, couvrez la muzak et les bruits de bouche autorisés. Ne les laissez pas vous taire, défendez le dernier territoire républicain, le Net. Enterrez toutes les fausses initiatives, tous les manœuvres pour dire ce qui est bon, et ce qui est mauvais, ce qui est juste et ce qui ce qui est fausse monnaie. Ils veulent décider pour vous parce qu'ainsi ils pourront agir contre vous.

     

     

     

    Renverser le monde pourri, c'est bousculer, basculer les choses en travers, comme les pseudo-institutions métastasées par le cancer marchand, les hommes-barrières et cette cohorte croissante de forces hystériques matraquant, blessant, tuant à tout-va.
    C'est dans le même temps convaincre les gens qu'il y a autre chose dans leurs têtes, qu'ils ont le droit, le devoir de penser même le pire, même le mal. Avec le mal apparaissent le Beau et le Bien sans qu'un quelconque valet préfectoral, pantin législatif, ou journal d'apprentissage quotidien du servage, local ou national, lui donne son sceau.

     

     

     

    Ce, parce que contrairement à ce que prêchent quelques politiciens maffieux, nous avons charge de nous-mêmes, d'abord. Le travail, l'école, la santé et le reste, c'est à chacun d'en décider, dans l'échange avec les autres. Les chambres représentantes, comme les conseils municipaux sont les instruments de notre dépossession, de notre servage permanent. Il faut nettoyer, changer tout ça, écarter le monde du Marché, soigner ce cancer par tous moyens nécessaires.

     

    Sans perdre de vue que deux problèmes mondiaux pourraient empêcher cette inévitable mutation.

    L'inégalité abyssale qui contraint les neuf dixièmes de l'humanité à n'être qu'un ventre affamé.
    Le changement climatique, dont l'expansion met en jeu jusqu'à notre survivance sur cette planète. Rappelez-vous que tous les modèles prédictifs du GIEC ont été enfoncés vers le pire.

     

     

     

    On le voit, le défi consister à penser par nous-mêmes et choisir les entreprises qui d'abord dénonceront cet ordre de fer, de feu et de soumission qui n'est pas le nôtre, pour bâtir localement et nationalement autre chose, sans attendre rien de la grande majorité des politiciens ou des patrons.

     

     


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