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Du ruissellement à la sécheresse
MAJ - 17/10/2017 - en bas de page...
uelques esprits altruistes, comme celui de l'ancien président Sarkozy, nous ont affirmé droit dans les yeux et dans leurs bottes, que la France colonisée par la richesse est une chanceuse.
Comme lui, toute une classe politicien(ne)s et de médiacrates maintenus à flots par un financement massif du privé, ou emplois fictifs, ou prestations aussi royalement payées qu'inexistantes (cf l' « assistante » Pénélope), ressert dès qu'on ose médire sur les « riches » la nouvelle théorie à la mode depuis quelques décennies maintenant. Soutenue par aucun économiste et descendue en flammes par de nombreux penseurs humanistes et de gauche, il n'empêche qu'elle est régulièrement invoquée comme alibi aux politiques libérales. C'est la théorie du ruissellement.
Le cœur du message tient en quelques mots. Plus nos amis dorés verront leurs montagnes d'euros et leurs patrimoines grossir, mieux l'ensemble des français vivra. Évidemment d'origine libérale, la théorie naturalise l'idée que l'argent serait comme l'eau et descendrait vers le bas s'il s'accumule en haut. A quoi sert cette affirmation ?
Elle procède d'une volonté de ramener toute la richesse produite par une population vers les riches et de saper l’État garant d'une cohésion sociale autour des valeurs essentielles. Elle a servi d'alibi à des programmes grâce auxquels des pans entiers de la politique en faveur des pauvres et des classes moyennes ont été réduits à presque rien, voire anéantis. Ainsi, aux USA un ancien ministre du peu regretté Reagan et ses reaganomics tout droit inspirés par le « ruissellement », déclara « « On a décidé que pour rendre cela politiquement acceptable, il allait falloir réduire toutes les tranches. Kemp Roth [à l'origine de la recommandation d'une baisse générale des impôts de 30 %] a toujours été un cheval de Troie destiné à permettre de baisser le taux le plus élevé ».
Macron semble bel et bien baser sur cette théorie ses lois imposées discrétionnairement pour supprimer l'ISF, libérer le travail des protections légales allouées aux salariés et trancher à la hache dans les dépenses sociales, d'une manière générale. Lesquelles lois amplifie le mouvement déjà donné par le précédent squatteur élyséen et son CICE. dont on attend toujours les résultats.
Nous avons donc, depuis dix ans au moins, une ligne générale économicopolitique du pays appliquant une théorie sans aucune scientificité et qui légitime toutes les entorses aux lois sociales et aux valeurs définissant la République.
Ce, au prétexte que ce sont les riches qui vont consommer encore plus alors qu'ils ne sont qu'une poignée déjà complètement gavée et toujours disposée à investir son argent dans des paradis fiscaux ou en Bourse.
Le résultat est bien sûr aveuglant, sauf pour Macron et ses mercenaires, la plupart en liens incestueux avec les entreprises du CAC les plus puissantes. Le pays en est durablement fracturé avec d'un côté une coterie d'extra-terrestre qui fête en permanence la crise due aux effets structurels et matériels de la politique qu'ils mènent, de l'autre 90% des français qui sombrent dans la pauvreté plus ou moins rapidement.
La confrontation de l'état réel du pays par rapport aux gains des fortunés suffit, in fine, pour saisir les ravages de ce ruissellement fantôme, qui relève encore une fois de la recherche d'impunité par le groupuscule prédateur.
Source : INSEE – France, portrait social 2016 – INSEE Références -
4.2 Pauvreté
E n 2014, 8,8 millions de personnes vivent
en dessous du seuil de pauvreté monétaire,
fixé à 60 % du niveau de vie médian. Ce seuil
s’établit à cette date à 1 008 euros par mois. Le
taux de pauvreté s’élève ainsi à 14,1 % de la
population, quasiment inchangé par rapport à
2013 (14,0 %).
La moitié des personnes pauvres ont un
niveau de vie inférieur à 805 euros mensuels.
À titre de comparaison, le socle du revenu de
solidarité active (RSA) pour une personne seule
s’élève à 499 euros au 1er janvier 2014 puis
509 euros au 1er septembre, et l’allocation de
solidarité pour personnes âgées (ASPA) est de
792 euros (au 1er avril 2014), sachant que d’au-
tres prestations complètent souvent le revenu
disponible des allocataires de ces minima
sociaux. En 2014, l’indicateur d’intensité de la
pauvreté progresse très légèrement, passant de
19,8 % en 2013 à 20,1 %, après s’être forte-
ment replié en 2013 (– 1,5 point).
Parmi les actifs, 10,7 % sont en situation de
pauvreté monétaire : 36,6 % des chômeurs
sont dans cette situation contre 7,7 % des
personnes en emploi. En 2014, le niveau de
vie médian des chômeurs augmente de 0,4 %
en euros constants et leur taux de pauvreté
diminue de 0,7 point. Cette légère hausse du
niveau de vie des chômeurs est due à l’aug-
mentation de la part des chômeurs indemnisés
(+ 2,6 points), et à la progression du montant
moyen d’allocation (+ 0,9 % sur un an en
euros constants). En 2014, les personnes au
chômage sont plus âgées en moyenne que
celles de 2013. Elles ont en particulier
davantage cotisé avant d’entrer au chômage et
étaient mieux rémunérées quand elles étaient
en emploi. En 2014, ce sont les retraités qui
ont le taux de pauvreté le plus bas (7,6 %) ;
leur taux de pauvreté poursuit sa baisse
débutée en 2011. Pour les autres inactifs, dont
les étudiants, le taux de pauvreté est beaucoup
plus élevé : 31,1 %, en hausse de 1 point par
rapport à 2013. Enfin, les enfants sont aussi
fortement touchés par la pauvreté : en 2014,
un enfant de moins de 18 ans sur cinq vit au
sein d’une famille pauvre.
Source : Challenges Classement des fortunes de France 2017 – les secrets d'une hausse sans précédent
« La progression de la richesse des 500 fortunes de France en 2017 est essentiellement due à la part de l’activité qui est réalisée hors de nos frontières »...
« " Des riches toujours plus riches !" fulminait Jean-Luc Mélenchon...[il] n'avait pas tort: cette année, la fortune professionnelle des 500 premiers Riches Français a fait un bond de 30% en passant en un an de 100 à 130 millions d'euros...dans le classement des 10 premiers, c'est encore plus net: leur fortune a progressé de 35% et même de 50% pour... Bernard Arnault »...
« Depuis 1996, la fortune totale des 500 Riches français est passée de 80 à 570, une multiplication par 7 ».. « Le Pib, lui, a à peine doublé »
Le top-10 des Fortunes de France en 2017
« … (Le] top-10 a globalement progressé de 35% en un an. Et depuis 1996, le patrimoine des dix premiers a été multiplié par douze. Celui de Serge Dassault a même été multiplié par 20, celui de Bernard Arnault et de la famille Hermès par 17... »
Le patrimoine des 10 plus grandes fortunes a explosé en 20 ans
« La fortune cumulée du top 10...est ainsi passée de 22,9 milliards d'euros à 240,8 milliards d'euros entre 1997 et 2017. »
Ce qui n'empêche pas l'auteur d'un des articles consacrés à l'enrichissement inouï de cette minuscule caste, de déclarer : « La richesse ne nous passionne pas en tant que telle, sinon par sa création, indicateur de réussite, et facteur de prospérité. »
Il apparaît donc plus que jamais urgent d'enrichir les riches pour que les eaux ruissellent jusqu'à leurs sources...
MAJ
Quelques sondages, malgré leurs marges d'erreur, et la limite de crédibilité tenant à l'opacité des panels et des méthodes d'analyse. Elles auraient depuis longtemps être rendues publiques par la Commission des sondages, mais cet organisme public semble fonctionner pour légitimer la liberté du Marché.
Et pourtant cette ouverture favoriserait amènerait les sondeurs et leur travaux à être des plus fiables, ne serait-ce que par la peur du gendarme.
Un sondage Odoxa dont la question n'est pas, pour une fois, entachée de "biais" qui favoriserait une réponse plutôt qu'une autre. Il donne le sentiment d'un panel de français sur la "redistribution" que provoquera la politique du ruissellement macronnienne, bien avant la calamiteuse prestation du squatteur élysée sur la chaîne de Bouygues. Sondage réalisé les 27 et 28 septembre 2017.
Sondage IFOP du 6 au 10 octobre 2017
Sondage Harris-Interactive - 16/10/2017
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