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C - 18
C comme confinement. Ce jeu poétique adoptera la structure de la bande de Moebius et finira par le vers initial, mais inversé. Temps imparti, toujours 1/4 d'heure...
imanche - descendu quatre-à-quatre à l'air libre, par les rues vite vers le Saint-Clair
colline des villégiatures qui n'écoute que l'espace tracé par les mouettes et le vent
on y marche vers une sorte de Paradis, terre et mer unis en une même nécessité
les âmes pures n'y ont nul besoin de masques, si ce n'est celui des civilités communes
une amie récupérée, elle aussi, au bord de l'asphyxie, m'accompagne
la pluie fine embue le paysage, elle ne durera pas
nous marchons, respirons les pins, les palmiers, les murettes,
tout cela glisse en nous à chaque inspiration
nous remontons aussi vers hier ou quelque temps immémorial
assez haut pour ne plus savoir qui choisir du ciel ou des eaux
la mer étale n'héberge qu'un cargo mouillé au large du port
nous nous regardons, la même idée nous vient
une solitude subie stresse, la même choisie apaise
synthèse télépathique de nos esprits infusant en réclusion
combien de jours et de secondes, de limites et d'interdits posés
les nombres reculent devant une telle dévastation
la brume qui a suivi la pluie, baisse à son tour
s'affale sur les eaux
doucement si doucement nous longeons les murs qui ne sont plus nos ennemis
un chien parfois aboie ou passe une ombre
tranquille loin du centre-ville
du centre-monde malade
lève une main légère vers nous
comme si le monde que nous incarnons n'était pour elle que l'éphémère dépression
qui s'enfuira du Saint-Clair vite par les rues à l'air encore libre
redescendant quatre-à-quatre vers la fin du dimanche.
Avant de repartir vers l'en-bas ou la vraie vie
le regard plonge une dernière fois dans la mer
en ressort mouillé
lesté d'une assurance instinctive
pour rejoindre la vraie vie, l'en-bas, repartir vers l'avant.
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