C comme confinement. Nouvelle variation, ce jeu poétique débutera par " Quotidien". Temps imparti, toujours 1/4 d'heure.

uotidien

de mon fatras d'heures écartées une à une

les chaînes étaient absentes

mes jours je coulais obstinément, je coulais même parfois

tu le sais bien

toi aussi comme moi

les chaînes ne tintent pas aujourd'hui

mais quand la lumière

mais quand la clairière s'ouvre

elles disent stop comme on dresse une pierre tombale

mais je me suis autorisé à les porter

alors les anges bien au-dessus des nuages peuvent bien

frotter leurs ailes d'or fin

les chaines s'enroulent toujours dans ma tête.

Quotidien

le journal de ma vie s'écrit en pages blanches

tu es partie du côté sombre de la boussole

dans mes trente-six mètres carrés ascendant Carrez

j'exerce ma faculté de ne pas entendre la

machine à propre en route pour trente-deux minutes de rotation

à ne pas entendre le couinement horrifié

du vélo elliptique de la voisine de palier

chaque jour tu es partie et c'est bien

suffisant pour que je grince

au fond du trou officiel où nous avons été jetés

par arrêté nous commandant

ar-rê-tez tout

il dit bien

tout

sauf le quotidien qui dure

un jour entier

à chaque fois que

j'ouvre les yeux.